13 538 échecs, 1 immense succès
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Catégorie : Psychologie
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Personne n’aime avoir tort. Pourtant, apprendre de ses erreurs et de ses échecs est une des méthodes d’apprentissage les plus efficaces.
13 538. C’est le nombre de paniers qu’a tenté et manqué Michael Jordan dans sa vie de basketteur professionnel. En match. Sans compter les entrainements donc. Pour autant, il ne viendrait à l’idée de personne de dire que sa carrière a été un échec. Bien au contraire. Alors pourquoi nous est-il très difficile de passer outre nos propres échecs et de rebondir vers le succès ?
(Basket, rebondir, vous l’avez ?)

« J’ai raté plus de 9000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu près de 300 matchs. 26 fois, on m’a fait confiance pour prendre le tir de la victoire et j’ai raté. J’ai échoué encore et encore et encore dans ma vie. Et c’est pourquoi je réussis. » – Michael Jordan

Nos émotions contrôlent nos pensées, nos pensées contrôlent nos actes
Personne n’aime avoir tort.
C’est universel.
Or, quand on se lance dans un projet à corps perdu, et que celui-ci échoue, nous avons tendance à traduire cet échec par une ou plusieurs erreurs personnelles.
« J’ai eu tort de me lancer dans ce projet maintenant.«
« J’ai eu tort de développer ce produit plutôt qu’un autre.«
« J’ai eu tort de me concentrer sur ce domaine.«
« J’ai eu tort de penser que les clients seraient au rendez-vous.«
« J’ai eu tort de faire confiance à ce collaborateur.«
Ces petites phrases intérieures vous sont familières ?
A moi aussi.
Le fait est que dans ce type de situation, nous avons tous tendance à nous laisser submerger par tout un flot d’émotions négatives.
Et ce sont elles qui vont parasiter notre esprit, nous conduisant à émettre des généralisations abusives sur nos capacités (ou manque de capacités).
« Puisque je n’ai pas réussi aujourd’hui, je ne réussirais jamais.«
L’idée pour apprendre de ses erreurs va donc être de réussir à laisser de côté ces émotions négatives.
On est d’accord, c’est plus facile à dire qu’à faire !
Mais une fois que vous y parviendrez, vous serez à même d’analyser froidement, de la façon la plus rationnelle possible, les raisons de votre échec, de ce qui vous a poussé à faire les erreurs que vous avez faites.
Apprendre de ses erreurs, c'est aussi une question de culture
Attention toutefois, notre subconscient n’est pas le seul coupable à nous faire douter de nous-même.
Une grande part de ce jugement nous vient tout droit de notre culture.
Regardez par exemple comment est vécu l’échec aux Etats-Unis. Les américains sont encouragés à faire des erreurs.
Cela nous semble fou, à nous français, mais les investisseurs américains partent du principe que si l’échec n’immunise pas contre un nouveau « plantage », un dirigeant qui remonte en selle après la chute est forcément plus averti, plus aguerri. Endurci. Et a toutes les chances de ne pas réitérer ses manquements passés.
Si on dit souvent qu’il est plus facile de « monter un business » aux US, c’est précisément pour cette raison.
Et ça, malheureusement, nous ne pouvons pas y faire grand chose, à part être conscient de cette réalité.

Erreur ou échec ?
Mais revenons à ce sur quoi nous pouvons avoir prise.
Notre propre sentiment face à l’échec.
Et bien souvent, en changeant notre angle de vue, on s’aperçoit qu’un échec n’est finalement qu’une erreur ! Et si l’erreur est humaine, de même, l’échec fait partie intégrante de la vie. Il n’a rien d’anormal ou de honteux.
La preuve ?
Regardons un peu comment fonctionne notre cerveau face à l’apprentissage.
Il existe deux types d’apprentissages.
Tout d’abord, le par cœur, qui sollicite la mémoire immédiate de travail mais ne fait pas appel à notre capacité de raisonnement et de compréhension.
Ensuite, l’apprentissage par l’expérience, et donc par l’échec (on se trompe et on recommence), qui sollicite la mémoire procédurale.
C’est grâce à cette mémoire que nous sommes aptes à comprendre et à reproduire des raisonnements, mais aussi à faire un choix lorsque nous sommes face à plusieurs alternatives…
D’ailleurs, on ne peut pas apprendre quelque chose en un claquement de doigts !
Se tromper est un passage obligé. Une chorégraphie, une musique, une leçon…
C’est ainsi que nous apprenons.
C’est exactement ça, apprendre de ses erreurs.

En fait, le problème ne vient pas tant de l’échec en lui-même que de la manière dont nous l’affrontons. Une attitude trop négative donne une importance disproportionnée à l’échec, et empêche de le dépasser.
En le considérant au contraire comme une simple erreur, on se donne la possibilité de l’analyser pour en connaître la cause et éviter ainsi de la reproduire !
Une erreur est en effet quelque chose que l’on peut cerner et comprendre, au contraire de la notion d’échec, qui inclut une connotation profondément négative dont il est difficile de s’extraire.
Comme je l’expliquais plus haut, on sort du domaine du rationnel pour se laisser dépasser par la charge émotionnelle de l’échec. En bref, il s’agit de garder la tête froide et de rester lucide.
Même si l’échec que vous devez affronter vous semble lourd de conséquences, ce n’est pas une raison pour vous laisser abattre.
Gardez à l’esprit qu’il ne tient qu’à vous de rattraper le coup, et vous n’y parviendrez qu’en conservant votre confiance en vous !
Transformer ses échecs en réussites
Un échec fructueux est un échec auquel nous apportons une réponse positive.
Il n’y a malheureusement pas de recette miracle pour y parvenir.
Mais vous pouvez adopter une certaine philosophie qui changera votre façon de voir les choses, et vous permettra non seulement de vous émanciper de la peur et de l’échec, mais aussi d’en tirer le meilleur.
Cette philosophie s’articule autour de quatre grands axes.
Par l'optimisme
Quand on fait face à une erreur ou un échec, il peut être particulièrement difficile de voir « le bon côté des choses », et de garder la conviction que les « choses » peuvent s’améliorer.
Il est donc important de cultiver un état général optimiste au quotidien, et ne pas attendre d’avoir « besoin » de l’optimisme pour essayer d’y faire appel.
Quand quelque chose de bon lui arrive, la personne optimiste va penser que c’est dû à ses qualités alors que la personne pessimiste va penser que c’est un hasard.
A l’inverse, quand quelque chose de mauvais lui arrive, la personne optimiste va penser que c’est un hasard, alors que la personne pessimiste va penser que c’est dû à ses défauts.
L’optimisme est un état d’esprit, l’une des composantes de l’intelligence émotionnelle.
Il sera d’autant plus développé que vous serez « bien dans votre esprit ». Cela veut dire en forme.
Vous connaissez la formule : « Bien dans son corps, bien dans sa tête.«
Pour ça, rien ne vaut le trio gagnant : sommeil, méditation, exercice physique.
Par la responsabilité
Lorsque nous échouons, c’est toujours la faute de quelqu’un ou de quelque chose : les personnes ou les circonstances.
Mais l’échec étant une source d’apprentissage incomparable, si j’en rends autrui responsable, je me prive d’une leçon édifiante.
Assumer sa responsabilité est donc bien plus important que de vouloir sauver sa réputation.
Cette attitude est d’autant plus gratifiante qu’elle conduit à cette maturité qui permet d‘apprendre de ses échecs et de continuer à tout essayer.
De la même façon, une critique, quand elle est bien formulée, est un excellent moyen d’apprendre d’une erreur.
Si vous avez la chance d’avoir un responsable ou un entourage qui sait faire des critiques constructives, écoutez-les !

Par la résilience
Ayez de la compassion pour vous-même.
L’erreur est humaine. Personne n’est parfait.
Votre mental ne peut se concentrer profondément que sur quelques points.
Oublier ses regrets et se concentrer sur de nouveaux défis est un moyen particulièrement efficace de rebondir.
Prenez cette habitude de ne jamais ressasser.
Le passé, quel qu’il soit, est passé, le meilleur est à venir.
Apprendre de ses erreurs est le meilleur moyen d’aller de l’avant.
Par l'initiative
Après un échec, au moment de rebondir, il y a souvent la peur de ne pas y arriver, la peur de l’inconnu.
Mais la peur n’a jamais permis à quiconque d’atteindre ses objectifs.
C’est l’analyse de notre échec qui va nous permettre de rebondir.
En découvrant les raisons qui l’ont provoqué et en apprenant ainsi de nos erreurs, nous nous donnons les moyens de progresser.
Essayer de considérer votre erreur et sa situation sous différents angles.
Vous devez vous rendre compte que cette erreur a été le résultat d’une série d’actions ou d’éléments, et que tous ne sont pas mauvais.
Quels sont donc les éléments qui vous ont amené à la faute ? Quelles ont été les conséquences ?
Par ailleurs, lors d’un échec, il peut arriver qu’on ait mis en place toutes les stratégies de réussite, mais que l’échec soit dû à un événement qu’on ne peut vraiment pas contrôler.
Essayez de les identifier, et acceptez que toute initiative comporte des éléments qu’on ne peut pas contrôler.

A partir des éléments fautifs relevés, qu’est-ce que vous pouvez modifier ? Y a-t-il des aspects de votre comportement à transformer ? Quelles actions concrètes pouvez-vous mettre en place ?
Enfin, il arrive qu’un échec soit dû à une mauvaise définition de ses objectifs.
Si un objectif est trop facile, on s’ennuie et on finit par laisser tomber.
Si un objectif est trop difficile, on se sent découragé et on finit par laisser tomber aussi…
Il faut donc trouver un juste milieu et apprendre de ses erreurs, ou plutôt de ses expériences passées.
Vous voilà désormais armé pour faire face à vos échecs, et mieux appréhender vos erreurs, pour que celles-ci deviennent une force dont vous saurez tirer parti.
Si vous avez d’autres astuces que vous utiliser et qui pourraient être utiles à tous, n’hésitez pas à laisser un commentaire dans la partie dédiée.
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